Cape York : partie 2

Hello les amis !

 

Une grosse moitié du trajet est passée. J'apprécie chaque jour, chaque étape, et je ne planifie pas trop : il y a ce petit stress/doute permanent : vais-je y arriver ? Les risques sont présents : casse, problème de pneu, ... Heureusement, c'est la dose juste nécessaire pour rendre le voyage magique, et je me sens toujours assez confiant pour en profiter au maximum (sans que la peur ne prenne le dessus).

 

 

Pour vous faire une idée, voilà à quoi ça ressemble de rouler dans la région :

 

Cette fois-ci, l'endroit est vide et je me retrouve seul au milieu de nulle part. J'adore. Petit coup de stress en apercevant deux dingos au loin, mais ils ont plus peur qu'autre chose donc ça va.

Vous vous dites sûrement "mais c'est quoi tout ça ?". L'autonomie totale ! Vaporisateur pour la douche, et la pelle pour enterrer le PQ. De quoi pouvoir camper n'importe où, n'importe quand. La seule "préoccupation", c'était d'avoir assez d'eau pour cuisiner/faire la vaisselle et surtout, boire (bon, j'avais quelques cidres aussi, mais c'est différent haha). Avec un bidon de 15L dans le van et trois gourdes, ça ne m'a pas posé problème.

 

Frais et plein d'énergie, me voilà en route pour les belles cascades. Deux chemins différents, la première étant la plus proche, je tente et ça passe crème avec le van. Me voici donc à Fruit Bat falls, il est environ 9h du matin, et je suis seul. Un vrai cadeau de la nature !!! Les couleurs, le bruit de l'eau, je suis aux anges. 

Après avoir bien profité de ce super moment de paix et de calme, en route pour Eliott & Twin falls. Cette fois-ci, un peu plus de 8km de route, et un petit "pont" à traverser dès le départ... Ca ne passera pas avec le van. Je prépare donc mon sac à dos avec quelques snacks, de l'eau et c'est parti pour une petite rando jusque là !

Quelques voitures passeront sans pouvoir m'emmener : chargées à bloc et pas de place hahaha. C'est drôle car ils s'arrêtent, limite mal à l'aise en s'excusant de ne pas avoir la place. Les gens sont géniaux.

Après environ 4km (la moitié je dirais), je finis par me faire embarquer par un chouette groupe, venant de l'Ouest (hé oui, c'est ça les Australiens : plus de 3000km de route pour venir jusqu'au Cap York, y passer deux ou trois semaines, et refaire la route pour rentrer !!!).

 

Ici, un peu plus de monde, mais tout aussi magnifique. Je vois un groupe sauter dans l'eau. Pas de maillot ni d'essui, il fait beau donc je ne réfléchis pas longtemps, j'y vais !!

Je prends le temps de sécher, un petit encas et c'est parti pour le retour. Même pas une demie heure de marche et je me fais embarquer. Aaaaaaaaaah, quel bonheur.

 

Prochaine étape : un petit ferry pour traverser une rivière. Il est encore tôt (début d'aprem) donc je me dis que c'est un bon timing pour y aller, comme ça, il ne me restera plus qu'une centaine de km jusque la dernière ville du top !

 

Fatigué d'avoir marché (il faisait chaud et un peu lourd), la route n'aide pas mais ça passe tranquille. Pas de file au ferry, mais le prix fait mal : 121$ pour 30 secondes de traversée. Ouille. 

Je sais que la fin approche, donc je suis content de moi. Je trouve un endroit pour camper sur l'appli, mais une fois sur place, pas convaincu. Il y en a un autre plus loin avec un cours d'eau, allez je le tente. Quelle idée... Du sable assez épais et une route  compliquée... En descente !! J'y arrive enfin, mais en me disant "vais-je en sortir demain ?". Bon, l'endroit est sympa et je me pose tranquille. C'est l'heure du festin !

Bien reposé, le moment que je redoute arrive : c’est l’heure de sortir de ce trou paumé (que j’ai bien apprécié). Un peu de stress, mais je m’en suis bien sorti. Troudi est une vraie bête !!

 

Le reste de route est pas trop mal, une bonne partie de bitume qui fait plaisir. J’arrive donc à Seisa, le petit village où il y a un port. Je décide donc de réserver un trajet en bateau jusque Thursday Island, autant se faire plaisir.

Un petit tour dans le coin, il est encore assez tôt (alentours de midi) donc je décide finalement de tenter la route jusqu’à la pointe. Petit arrêt à la « Croc tent » (boutique souvenirs) où je me fais plaiz avant le dernier morceau de route. Ca se passe bien jusqu’au moment où j’arrive devant une petite rivière, sans savoir la profondeur ni ce qu’il y a dedans, un peu risqué. Heureusement, il y a la place pour me garer, il reste 8km donc je laisse le van et attend de voir des gens passer. Après un gros 4x4, c’est sûr et certain que le van ne passera pas… Je fais donc du stop.

 

Surprise… Je me fais embarquer à l’arrière d’un pick-up, dans un convoi de 6 voitures, 12 personnes !!

Arrivé sur place, la première question qu’ils me posent : « wanna beer mate ? » Sure !

En route pour une petite marche jusqu’au fameux point symbolique, où on fera des photos dans la bonne humeur et la rigolade.

Je l’ai fait. Waouw. Ils me proposent de les suivre jusqu’un bel endroit pour camper mais j’ai le ferry le lendemain, 40km de route en gravel… Ho hé, je passe un trop bon moment, let’s go. Une des voitures reste derrière pour s’assurer que je suive et les autres vérifient que ça passe avec le van. Ils m’ont même prêté une radio pour entendre toutes leurs bêtises !! Haha.

 

L’endroit est magnifique. Belle plage, complètement reculé, et ils se motivent à pêcher… « wanna try ? » Sure ! Bon, je n’ai rien attrapé mais il commençait à faire noir et… C’était l’heure de l’apéro.

 

Encore bien épuisé, je vais me coucher tôt pour attaquer la route le lendemain jusqu'au ferry. Après une nuit bien reposante, je bois mon café les pieds dans le sable et discute avec une dame du groupe, qui a vendu sa maison et vit dans une caravane depuis des années. Proches de la retraite (avec son mari), ils voyagent en Australie et travaillent quelques mois par-ci par-là. Typiquement le style australien, c'est trop cool !

 

Je suis un peu à la bourre du coup, et j'arrive cinq minutes en retard, le ferry démarre... Impossible d'embarquer. C'est dur, car je serais bien resté avec le groupe pour passer la journée (plutôt que de conduire une heure en stress pour ne pas le louper). Du coup, le capitaine me reporte au lendemain (rien de perdu, au moins).

 

Je décide donc d'aller visiter les autres plages aux alentours (Loyalty et Punsand Bay) et me retrouve dans LE camping du coin : style pub (plein de bières/cocktails, de la bonne bouffe) et sur qui je tombe... Le groupe ! C'est parti pour une soirée bien arrosée, des pizzas et de la bouffe dans une super ambiance. De quoi bien terminer la journée.

Cette fois-ci, j'arrive bien à l'avance. J'avais voulu réserver un tour avec bus et guide mais c'était complet. J'allais regarder pour un chauffeur mais c'était pas donné et je me suis finalement décidé à explorer l'île par moi-même, en marchant. J'ai bien fait car le tour fait une grosse dizaine de kilomètres (pas toujours évident avec la chaleur) et ceux qui étaient en bus ont juste eu plus de temps à boire et attendre au pub... En attendant le ferry retour. 

 

Chouette atmosphère ici, beaucoup d'indigènes (proche de la Papouasie Nouvelle-Guinée) en mode ultra cool/peace, ils parlent fort et sourient tout le temps, j'adore. Les vues sont magnifiques, la couleur de l'eau waouw...

Bien fatigué après une belle rando, c'est l'heure de la récompense : un classique fish & chips (hé ça faisait longtemps les photos de bouffe !). Le retour au port de Seisa, magnifique !

Content du voyage, je décide de ne pas m'éterniser et prendre la route pour le retour, pour un job qui débutera la semaine prochaine (timing parfait pour renflouer les caisses avant le cay boogie...).

J'ai du coup testé le fameux burger de l'Archer River roadhouse. Le panneau indique que les routes ne sont pas clôturées, et j'en ai vu des vaches traverser ou au bord de route (plus que les kangourous...). Je ne m'en suis pas lassé, à chaque fois qu'ils sautaient en traversant ça me donnait le sourire !!

 

Avec tout ça, les kilomètres partaient en fusée... Et le plein fait mal (même si c'est moins cher qu'en Europe, je l'avais eu à environ 1,75/l deux semaines avant...).

2$/l équivaut à environ 1,20€/l, pour vous faire une idée.

Plusieurs fois, pendant ce voyage, les larmes de joie m'ont envahi. La réflexion qui en découle est la suivante : si quelqu'un m'annonce qu'il me reste 24h à vivre, je ne changerais rien. Je suis tellement content et fier de moi, je vis mes rêves et ma vie à fond. Ce pays a quelque chose de mythique, la flexibilité et la manière de vivre (les gens surtout !!) m'ont influencé d'une manière tellement positive. Il aura fallu quelques mois de galères, d'apprentissage et d'expériences pour en tirer les meilleurs bénéfices.

 

Mon coeur appartient à la Belgique, j'en suis convaincu. Je ne me vois pas m'expatrier ou vivre ailleurs. Mais me déconnecter aussi longtemps, partir à l'aventure et explorer est tellement enrichissant. Je découvre et fais de mon mieux pour apprendre/garder ce qui m'intéresse le plus pour pouvoir le partager au retour et avec les gens que j'aime : de la nourriture, un mode de pensée, de la joie et de la bonne humeur...

 

De quoi bien faire le plein avant d'entamer des gros projets en Belgique, lors du "vrai" retour hehe.

 

J'espère que le récit vous a plu, et je vais faire de mon mieux pour raconter la suite au plus vite, jusqu'au retour en Belgique...

 

Je vous embrasse.

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